TOKELA une légende inuit 16 Nov. 2023

 

TOKELA

Une légende inuit

 



Personnages

 

Tokela : Ours polaire

Amah : espiègle

Tougasah : bon esprit

Sesi : neige

Ulva : loup

LLannak : ami

Mamitok : robuste

Sulak : plume

Massak : neige douce

Sitiyok : dur

Atka : esprit gardien

Yakone : aurore rouge

Unnuk : soir

 

 

Acte 1

Scène 1

 

(Des enfants inuits reviennent de la chasse. Leur discussion semble bien animée.)

 

Sitiyok : —Je le tenais, je te dis. C’est à cause d’un faux mouvement de Mamitok que je l’ai loupé.

Mamitok : — Quoi ? Qu’est-ce que j’ai fait, moi ?

Sitiyok : —Le maladroit, comme à ton habitude. Quel besoin as-tu eu d’éternuer tel un garçon souffreteux ?

Mamitok : —C’est le vent froid qui est entré dans mes narines. Et qu’y puis-je ?

(Tokela et son ami Tougasah.)

Tokela : (il surgit en courant et à bout de souffle.) — Alors ? Racontez ? Comment ça s’est passé ? Vous avez attrapé quelque chose ? Vous n’avez rien attrapé ?

Tougasah : —À première vue, sont bredouilles les chasseurs…

Ulva : — Rien. Nos gibecières resteront encore vides pour aujourd’hui…

Llannak : — Sisitok maintient que c’est de la faute à Mamitok.

Tokela : —Et bien moi, quand je serai plus grand, je ramènerai toujours du gibier pour que la tribu ne meure pas de faim et…

Tougasah : — Mouais. Voilà. C’est bien ça. Tu sais que ce tu veux faire plus tard…

Sitiyok : (en poussant Tokela qui bascule sur le sol) — Toi ? Gringalet comme tu es, c’est le gibier qui te ramènera, oui…

Tougasah : — Hou ! Ce n’est pas bien, ça. Faut pas bousculer les gens…

(Sisitok pousse Tougasah qui s’affale dans la neige à son tour.)

Tougasah : — Hou ! Ce n’est pas bien, ça !… Ce n’est pas malin, j’ai les fesses toutes trempées. Ma mère va encore me gronder et je vais encore…

Tokela : — Tougasah, ferme-la !

(Le groupe d’enfants chasseurs rit de bon cœur et s’éloigne.)

 

 

Scène 2

 

(Yakone et Sesi, deux filles du village, apparaissent au même moment.)

Yakone : (À Sitiyok qui s’éloigne) —Si c’est encore une de tes prouesses, ce n’est pas très malin, Sitiyok.

La voix de Sitiyok : —La neige est glissante en ce moment…

(On entend les rires des enfants chasseurs qui se moquent de plus belle)

Sesi : —Ils m’agacent quand ils ont ce comportement.

Yakone : — Laisse-les. Ils feront moins les malins lorsque les parents vont les réprimander pour revenir de la chasse les mains vides.

Amah: — Mouais. En même temps, ces garçons ne sont pas des lumières. Une fois qu’ils ont été disputés, ils remettent ça à chaque fois.

Tokela : (toujours assis sur le sol) —Et bien moi, un jour, je serai le plus grand chasseur de toute la banquise…

Tougasah : —Tu l’as déjà dit, je crois. Tout le monde a compris…

Yakone : —En attendant, ne reste pas assis comme ça dans la neige ou sinon tu seras le chasseur aux fesses les plus gelées du village.

Sesi (en aidant Tokela) : — Allez, vaillant guerrier, écoute ta sœur. Prends ma main et relève-toi.

Tokela : — Non Tokela peut se redresser tout seul sinon il ne prouvera jamais qu’il sera un grand chasseur.

Tougasah : — Moi aussi d’ailleurs, même si un petit coup de main n’aurait pas été de refus et…

Yakone : — Père t’attend pour écailler les poissons.

Tokela : — Mince, les poissons ! J’avais oublié ! (Il file en vitesse)

Tougasah : — Ah, mais quelle tête de linotte ce Tokela… J’y vais… Je vais l'aider parce que je sens que… (il s’éloigne.)

Sesi : —Ton frère me surprendra toujours, Yakone. Rien ne semble l’offusquer ou le déranger.

Amah: – C’est vrai, il a une bonne âme. C’est comme ça que dit la chamane : une bonne âme. Il ne pense jamais à mal. Il veut bien faire.

Yakone : — Moi, c’est sont entêtement à devenir le meilleur chasseur du village qui m’inquiète… Notre père l’amène demain pour sa première chasse. J’espère que tout se passera bien.

Sulak : — Allons, ne perdons pas de temps à rapporter ses fourrures dans les huttes… La nuit ne va plus tarder…

 

Scène 3

 

(le lendemain soir, Tokela écoute le chant des baleines, l’air songeur.)

Tokela : —… il faut remercier la nature de nous permettre de chasser…

Yakone : (s’approche doucement) —À quoi songes-tu Tokela, petit frère, tout seul face à l’océan ? Tu n’es pas content de ta chasse avec père ? Pourtant, vous avez ramené un beau caribou. Père ne cesse de répéter qu’il est fier de toi…

Tokela : — Non, ce n’est pas ça. C’est ce qu’a dit père devant la dépouille du caribou. Il a dit qu’il fallait toujours remercier l’animal que tu venais d’abattre.

Yakone : Oui, depuis très longtemps nos ancêtres pratiquent ce rituel pour apaiser l’esprit des animaux et leur faire honneur. Te rends-tu compte des bienfaits qu’ils nous apportent ? La fourrure nous sert à fabriquer des vêtements et des couvertures, les os, des outils et la chair nourrit toute la tribu.

Tokela : —Mais comment pouvons-nous savoir que l’animal abattu est contrarié ? C’est impossible puisqu’il est passé dans l’au-delà…

Yakone : —C’est justement pour ça que nous devons leur adresser des prières. Allez, viens petit frère. Il se fait tard. Écoute. Même le chant des baleines disparaît dans les profondeurs de l’océan. Il est l’heure pour tous les êtres vivants de rejoindre leur habitat avant la longue nuit.

(Frère et sœur s’éloignent en poursuivant leur discussion.)

 

Acte 2

Scène 1

 

(quelques jours plus tard, au centre du village, Sitiyok et ses amis exultent en brandissant leurs armes triomphalement.)

Sitiyok : — Sedna, déesse de la mer, nous honore avec cette bête abattue.

Mamitok : —Nous avons triomphé et sommes devenus de grands chasseurs.

Ulva : — Plus rien ne pourra nous arrêter à présent. Nous sommes invincibles.

Llannak : La banquise frémira à nos pas. Le gibier nous craindra.

(Tokela et son ami Tougasah accourent en entendant les cris.)

Tokela : — Qu’avez-vous réussi à chasser ?

Tougasah : —Vous avez attrapé une bête ?

Ulva ; — Un ours gigantesque ! Tu aurais dû voir ça ! C’était impressionnant. Sitiyok et Mamitok le tenaient en joue, leurs arcs bandés, prêts à rompre.

Llannak : —Nous, nous faisions diversion pour détourner l’attention de l’animal.

Ulva : —Et soudain ce dernier s’est redressé sur ses pattes arrières, gigantesque, monstrueux.

Llannak : —C’est là que les flèches de Mamitok et Sitiyok ont fendu l’air avant de transpercer la chair de l’animal qui s’est effondré sur le sol, raide mort, du premier coup.

Tokela : —Et l’avez-vous remercié pour le don de sa vie ?

Tougasah : — Tokela. Viens, on s’en fiche. Ne restons pas là…

(Un silence interloqué fait place aux exclamations des jeunes chasseurs.)

Sitiyok : — Dis donc, petit Tokela, de quoi je mêle, toi qui n’est même pas fichu de pêcher une sardine ?

Tougasah : —C’est faux. La dernière fois, j’ai attrapé une morue comme ça et…

Tokela : (Très contrarié) —Vous n’avez pas prié et remercié cet animal ? Alors, vous n’êtes pas de vrais chasseurs.

Tougasah : — Fais pas ça, Tokela. Ça va mal se terminer encore…

Mamitok : (en prenant vivement Tokela par son habit.) Hé, toi, tu te permets de nous faire des leçons ?

(Mamitok pousse Tokela qui tombe à la renverse.)

Tougasah : (blasé.) — Ça se termine mal…

(Yakone apparait soudain avec d’autres filles du village.)

Yakone : — Assez ! Ne fais pas ça ! Tokela a raison. La tradition exige de remercier et prier l’animal que tu viens de chasser.

Sisitok (en s’avançant méprisant face à Yakone.) —Et voici la sœur bavarde du petit Tokela !

Mamitok : —On n’en a rien à fiche de ce que tu peux bien dire ou ne pas dire. Nous sommes de grands chasseurs à présent et tu dois nous respecter…

(Sitiyok tente de saisir Yakone par son habit. Cette dernière évite le garçon par une habile feinte et le pousse vivement. Sitiyok tombe au sol.) (Toutes les filles rient de bon cœur.)

Sulak : —Tu avais raison l’autre jour Sitiyok, la neige est glissante en ce moment.

Sitiyok : — Toi, tu vas nous payer ça…

Sulak : (Moqueuse) —Des promesses, des promesses, toujours des promesses…

Sesi : —En attendant, je te conseille d’aller voir les hommes du village. Ils n’ont pas l’air très satisfaits de votre chasse.

Llannak : —Et pourquoi ça ? Nous avons bien réussi à l’abattre cet ours, non ?

Ulva —Et sans l’aide des adultes. Ils sont envieux de notre exploit ?

Sesi : — Non, ils sont furieux, car l’ours que vous avez tué était une femelle. Et vous savez bien qu’il est interdit de toucher aux femelles…

Tougasah : — Oups ! La boulette ! Ça, c’est une belle boulette !

Ulva : (il bouscule Tougasah et avance sur Sesi) — Toi, tu as la langue bien pendue…

Tougasah : —C’est quand même une belle boulette…

Massak : (elle barre le chemin à Ulva.) —Il est interdit de toucher à toutes les femelles ! Tu peux comprendre ça ou veux-tu qu’on en parle avec les adultes ?

(Les garçons, peu rassurés par cette nouvelle, s’éloignent lentement sous le regard des filles.)

Yakone : — Laisse-le, Massak. Je crois qu’il a compris…

Massak : —Je l’espère pour lui. Cet Ulva est un sale garçon qui frappe sa sœur. Je l’ai vu l’autre fois…

Sulak : —Que la déesse Sedna fasse qu’il paie un jour sa méchanceté…

 

Scène 2

 

(Dans son coin, Tokela rumine encore sa contrariété.)

Yakone : — Ça va petit frère ?

Tokela : (Rudement.) —Je ne suis pas petit et non, ça ne va pas.

Tougasah : —Je t’avais prévenu, Tokela. Faut toujours que… Il est d’une humeur…

Sesi : (A Tokela, comme si Tougasah n’existait pas.) — Sois gentil avec ta sœur. C’est la seconde fois qu’elle prend ta défense.

Sulak : —Tu devrais plutôt apprendre à ne pas te laisser faire par ses idiots.

Tougasah : — Ah, ça, c’est ce que je lui dis souvent mais il n’écoute pas, il n’écoute jamais… D’ailleurs qui m’écoute ? On peut se poser la question dès lors que…

Tokela : — Je m’en moque, car ils seront punis par les esprits lorsqu’elle s’apercevra qu’ils ont fait n’importe quoi en tuant cette femelle ourse.

Tougasah : — Voilà, il s’en moque… ll s’en moque toujours…

Yakone : — Sulak a raison. Tu ne peux pas les laisser te maltraiter tout le temps ainsi…

(Soudain le chant lointain d’une baleine empêche Yakone de poursuivre.)

Tokela : (En bondissant au-devant de l’océan.) —C’est la déesse Sedna. Elle vient pour nous punir.

Tougasah : — Heu, non, ça c’est une baleine… Un cétacé… « C’est assez ! » dit la baleine… Ouais, bon, elle est connu cette blague et… Elle n’est pas géniale, je sais…

Yakone : — Petit frère, tu sais bien que les baleines commencent à quitter nos eaux pour rejoindre le Sud. La longue nuit va bientôt nous plonger sous les étoiles et les aurores éternelles.

Sulak : (Imitant Yakone, le regard perdu vers l’océan.) Elles s’appellent mutuellement et se réunissent pour rejoindre les eaux du bout du monde…

Tougasah : — Mouais, c’est là que j’aimerai me trouver en ce moment : au bout du monde. Parce que je me dis parfois…

Tokela (Obstiné) : —Et moi je te dis que c’est la grande déesse…

(Tokela s’éloigne d’un pas décidé.)

Sesi : —Mais qu’est-ce qu’il lui prend en ce moment ? On ne peut rien lui dire…

Tougasah : — Ah, mais il est toujours comme ça…

Yakone ; — J’en sais rien. Il grandit, peut-être…

Sesi : —Et bien, si grandir rend aussi désagréable, je veux bien rester une enfant toute ma vie…

(Elles s’éloignent pendant qu’au lointain les baleines continuent de se répondre. Tougasah est resté seul à parler dans le vent.)

Tougasah : — Ah, mais c’est pas possible, ça. On ne peut pas rester un enfant toute sa vie… (Il réalise qu’il est tout seul.)Ah ! Y a personne. Y a quelqu’un ? Hou, hou, vous êtes où ?

 

Scène 3

 

(Tokela est seul, accroupi au bord de la banquise. Soudain le museau d’une baleine surgit des flots devant le garçon.)

Tokela : Sedna ? C’’est toi ? Mais ce n’est pas possible ou je rêve éveillé comme le dit souvent grand-mère que je parle dans mon sommeil ?

(La baleine se métamorphose alors en une belle jeune fille.)

Sedna : — Oui, mon garçon. Je suis bien celle que tu espérais. Je viens te voir, car tes larmes ajoutent à mes flots un sel d’amertume qui m’attriste. Qu’est-ce qui te chagrine ?

Tokela : —C’est à cause des autres. Ils font n’importe quoi et ça me met en colère.

Sedna : —Leur punition viendra assez tôt. C’est seulement leur attitude qui te contrarie ou il y a autre chose ?

Tokela : —J’en ai marre. Personne ne me prends au sérieux. Tout le monde croit que je ne suis pas capable de devenir un bon chasseur. C’est injuste…

Sedna : —Et pourquoi pensent-t’ils cela de toi ?

Tokela : — Heu… Je ne sais pas…

Sedna : — Moi, je sais. Parce que tu passes plus de temps à te plaindre qu’à t’entrainer à chasser. Tu devrais faire comme les orques. Les mères ne comptent pas les heures qu’elles passent à apprendre à chasser aux plus jeunes, comme ton père qui prend le temps de t’initier aux rudiments de la lance et de l’arc.

Tokela : (Décidé.) —Mais c’est vrai. Tu as raison. Voilà ce que je vais faire… Je vais m’entrainer sans cesse avec père.

Sedna : — Lorsque tu seras prêt, reviens me voir ici-même. Mais n’oublie pas que la nature te donne l’essentiel. Les restes seront pour les vaniteux et les lâches.

(La jeune fille redevient baleine et disparaît. On entend au loin le chant des cétacés.)

Tokela (Les yeux perdus au loin.) —La déesse Sedna… Elle est venue me parler… (Soudain décidé) Ils vont voir ce qu’ils vont voir.

 

 

Acte 3

Scène 1

 

(Tokela, seul sur la banquise, s’entraine à manier sa lance de chasse.) (Sisitok et sa bande de mauvais garçons se faufilent derrière Tokela pour le surprendre.)

Tokela : — Toujours garder l’œil au-delà de la lance… Ne jamais baisser la pointe et au dernier moment…

Tougasah : — Fais attention surtout à ne pas me crever un œil… Parce que sinon…

Sitiyok : — Voyez ! Regardez, les amis ! Un petit garçon qui se prend pour un grand chasseur…

Tokela : —Je ne me prends pas pour un grand chasseur, je m’entraine à le devenir…

Tougasah : —Et il y a du travail… Foi de Tougasah qui…

Mamitok : — Vaut mieux pour toi parce qu’on n’a pas apprécié ce que tu as dit l’autre jour sur l’ours qu’on a réussi à chasser. (Il saisit la lance des mains de Tokela.)

Tokela : — Laisse-moi tranquille Mamitok. Ce que j’ai dit était la vérité.

Ulva : Oui, mais tu parles trop et tu vas finir par perdre la langue si tu continues…

Tougasah : — Moi, j’ai rien dit… Je veux bien garder ma langue… Si quelqu’un n’y voit aucun inconvénient…

Llannak : (En dégainant son couteau de chasse) C’est une bonne idée, ça. Et si on lui coupait la langue…

(Les garçons se ruent sur Tokela, le saisissent et le forcent à ouvrir la bouche…)

Sitiyok : —Et bien, elle est où cette langue bien pendue qu’on la coupe ?

(Soudain d’étranges et lugubres plaintes se font entendre au loin dans les brumes.) (Les garçons lâchent immédiatement Tokela.)

Ulva : — Qu’est-ce que c’est que ces hurlements ?

Llannak : —En tout cas, ce ne sont ni des loups ni des ours…

Tougasah : — Excellente déduction, car si les loups ou les ours rôdaient dans les parages, on aurait vu des traces et là, rien, voyez, rien du tout…

Mamitok : —Je sais ! Ce sont des Taqriaqsuits ! Ces génies de l’ombre qui enlèvent les enfants ou pire c’est l’esprit de Mahaha le démon…

Tougasah : —C’est terrifiant vos idées, là ! Moi, je pense que c’est…

Ulva : (En scrutant l’horizon.) Là ! Vous avez vu ? Il y a une silhouette qui s’avance vers nous…

Sitiyok : —Ne trainons pas ici, alors…

(Les garçons s’enfuient à toutes jambes.)

Tougasah : — Bien dit ! Ne trainons pas ! (Il s’enfuit à toutes jambes.)



Scène 2

 

(D’inquiétantes silhouettes mouvantes encerclent Tokela effrayé.)

Tokela : — Qui êtes-vous ? Laissez-moi tranquille ! Si vous êtes des mauvais esprits, sachez que la grande Sedna me protège…

Un esprit : —Ne t’effarouche pas jeune Tokela. Nous ne te voulons aucun mal.

Un autre esprit : —C’est justement la grande déesse Sedna qui nous envoie vers toi.

Un esprit : —Tu as du courage, jeune Tokela mais tu te laisses encore trop manipuler par ses mauvais garçons.

Un autre esprit : —Tu devrais apprendre à te défendre mieux que ça.

Un esprit : —Pour devenir un grand chasseur, il te faudra te montrer plus combatif.

Tokela : — Qu’est-ce que je peux faire ? Ils sont plus nombreux que moi. C’est injuste…

Un autre esprit : —Nous le savons bien. C’est pour cela que nous sommes venus te voir. Pour que tu apprennes à te défendre contre la multitude.

Un esprit : — Allons, jeune Tokela, saisi donc ta lance et empêche-nous d’approcher pour voir.

(Tokela brandit sa lance. Une étrange joute se déroule alors sur la banquise où les esprits tentent d’approcher le garçon qui évite à chaque fois leurs assauts.) (Quelques instants plus tard, Tokela, essoufflé, repose au sol.)

Un esprit : —Et bien ? Qu’en dis-tu ? Tu t’améliores. Tu peux à présent te défendre contre la multitude. Va rejoindre ta famille à présent. Tout bon chasseur digne de ce nom doit apprendre aussi à se reposer.

(Tokela file et disparaît) (Les esprits retirent les linges qui dissimulaient leurs visages dévoilant la présence des filles.)

 

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